The French poet Sabine Huynh has made this fine presentation of Le dernier cerisier (Éditions Voix d’encre) in the review Terre à ciel:
John Taylor, Le dernier cerisier – The Last Cherry Tree, bilingue, avec des aquarelles de Caroline François-Rubino. Textes en anglais : John Taylor, traduction : Françoise Daviet-Taylor. Éditions Voix d’encre, 2019.
Il y a… ce cerisier d’antan, le dernier, encore là, avec ses fruits, ses branches, « que tu n’as jamais touchées / ne toucheras jamais », « ses formes noires » aussi. Il y a quelqu’un qui, loin, est devenu « quelqu’un d’autre », mais qui continue à porter l’image du cerisier dans ses yeux, comme un phare dans la brume. Il y a les rêveries, mais aussi tout ce que charrient « la neige / l’eau // de l’enfance », le froid de l’enfance, la sensation de vide et, au milieu, une mère, « elle est morte // au cœur même de la blancheur ». Il y a des paysages d’aquarelle qui montrent la vaillance de la maigre silhouette qui se tord : l’arbre dans la tempête de neige, dans le vent et le brouillard. Il y a les trames derrière lesquelles les troncs se profilent, frêles, penchés, piégés, évanescents, revenants : il y a le cours de la vie, le ciseau d’Atropos. Il y a l’herbe qui se dresse comme une écriture soulignant de nouveaux paysages, qui se densifie jusqu’à se muer en forêts sous des cieux s’éclaircissant, qui eux-mêmes se traduisent en mers et champs, où la neige s’entasse, renvoyant la lumière qui reste.
« wherever you are is your homeland there is no cherry tree it rises in your mind |
« où que tu sois est ton pays natal aucun cerisier ne s’y trouve il s’élève dans ton esprit |
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